Dans l’absolu, c'est un espace actuellement forestier qui a toujours été boisé. Comme les sources historiques sont limitées, on considère généralement qu'une forêt présente de manière continue depuis au moins 200 ans est une forêt ancienne. La première carte d'Etat-major française est une source intéressante car elle a été dressée au cours de la période de minimum de recouvrement forestier (milieu du XIXe siècle).
On peut donc considérer qu'une forêt
présente sur cette carte est une forêt ancienne. Il est cependant préférable de vérifier sur les photographies aériennes les plus anciennes disponibles (années 1940-50) que le site était bien boisé à cette époque. La carte de Cassini (XVIIIe siècle), nettement plus ancienne que celle
d’Etat-major, constitue aussi une source intéressante. Mais la précision est moindre.
Seuls les espaces forestiers clairement situés au centre de massifs forestiers peuvent être considérés
comme forêt ancienne.
Les forêts qui ont recolonisé des espaces agricoles gardent une trace de cet usage dans leur
sol. Le compactage, l’épierrement, l’amendement du sol transforment sa structure et sa chimie (litière moins épaisse, pH plus élevé, taux de phosphore plus élevé, etc.).
Certaines espèces forestières sont plus fréquentes en forêt ancienne :
Une forêt mature n’est pas nécessairement ancienne. Elle abrite des peuplements âgés, dont les caractéristiques traduisent une maturité biologique de l’écosystème forestier caractérisée par :
La figure suivante présente la situation
de façon schématique :
Source : REFORA
Cycle sylvigénétique naturel : toutes les phases sont représentées.
Un peuplement forestier mature peut être de deux types :
Le peuplement forestier mature recèle une biodiversité spécifique présente nulle part ailleurs. Certaines espèces d’animaux, de plantes ou de champignons dépendent de ces stades âgés du cycle sylvigénétique.
En effet, dans les vieux arbres et arbres morts, on trouve davantage de micro-habitats qui permettent à ces espèces de se nourrir, de se reproduire et de s’abriter.
Par exemple certains insectes ont besoin d’arbres morts de gros diamètre, qui leur apportent à la fois du bois mort et des conditions stables, permettant à leurs larves de se développer sur plusieurs années.